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VIRGILE




I. VIE DE VIRGILE.


Virgile, né dans un bourg près de Mantoue, le 15 octobre 684 de la fondation de Rome (cette date s’est transmise avec précision, parce que plus d’un dévot à Virgile en célébrait religieusement l’anniversaire), fils de parents qu’on dit avoir été pauvres, mais qui étaient devenus d’assez riches cultivateurs, et qui jouissaient d’une très-honnête médiocrité, reçut une éducation à laquelle rien ne paraît avoir manqué. Il étudia d’abord dans des villes assez voisines, à Crémone, à Milan ; et ensuite, s’il n’alla point à Athènes, comme Horace, pour y puiser aux sources les plus pures et s’y imprégner de cet air fin et brillant de l’Attique, « là où l’on dit qu’autrefois (selon Euripide) les neuf chastes Muses Piérides enfantèrent la blonde Harmonie, » il put aller du moins à Naples, dans cette Grèce de l’Italie, et qui devint comme la seconde patrie du poëte. Il y étudia, ou alors ou depuis, sous un Grec, Parthénius de Nicée, auteur d’une collection de fables et poëte lui-même ou versificateur. Il lut beaucoup Thucydide, dit-on ; il lut toutes choses. Il approfondit le système d’Épicure sous un philosophe de cette école nommé Syron. Mathématiques, médecine, il apprit tout ce qu’on pouvait apprendre. C’est l’idée qu’ont eue de lui les Anciens, qui reconnaissaient dans sa poésie une exactitude et une fidélité exemplaire de savant et d’observateur ; ce qui a fait dire à Macrobe,