Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 5, 1838.djvu/41

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

1,000 livres sterl. Il est cousin de la famille des Peterson, qui était le nom du mari de ma belle-sœur ; de sorte qu’il y a lieu d’espérer que l’héritage sera plus considérable qu’il ne le prétend. — 10 novembre. A. M., que Dieu pardonne tous nos péchés ! Une frégate anglaise, portant couleurs parlementaires, a paru au large, et nous donne la chasse. — 11, A. M., elle approche de nous à chaque instant, et le capitaine de notre navire se prépare à combattre. Dieu ait pitié de nous !

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

« Ici, dit Maxwell, le journal d’après lequel j’ai rédigé la narration finit un peu subitement. »

« J’en suis contente, dit lady Ratcliff.

« Mais, M. Maxwell, dit le jeune Frank, petit-fils de sir Henri, n’apprendrons-nous pas comment finit la bataille ? »

« Je ne sais pas, cousin, si je vous ai parlé autrefois du talent de Frank Ratcliff. Il n’y eut aucune bataille livrée entre les troupes du prince et celles du gouvernement pendant les années 1745-6, dont il ne puisse rendre compte. Il est vrai que je me suis particulièrement attaché à établir les événements de cette époque importante dans sa mémoire, en les lui faisant répéter fréquemment.

« Non, mon cher, dit Maxwell répondant au jeune Frank Ratcliff ; non, mon cher, je ne puis vous raconter les particularités précises de l’engagement, mais on peut en connaître les conséquences dans la lettre suivante, envoyée par Garbonete van Eulen, fille de notre journaliste, à un parent résidant en Angleterre, et dont elle implorait l’assistance. Après quelques particularités générales sur l’objet du voyage et sur l’engagement, elle continue ainsi son récit :

« Le bruit du canon avait à peine cessé ; déjà les sons d’une langue qui m’était presque étrangère vinrent frapper mon oreille, et la confusion qui régnait à bord me fit connaître que les pirates avaient monté à l’abordage, et s’étaient emparés de notre bâtiment. Je me rendis sur le pont, où le premier spectacle qui frappa mes regards fut un jeune homme, second de notre navire, qui, quoique défiguré et couvert de sang, était accablé sous le poids des fers ; on le forçait à quitter le vaisseau pour entrer dans un esquif. Les deux principaux personnages, parmi nos ennemis, paraissaient être un homme d’une figure longue et maigre, portant un chapeau haut de forme, un collet élevé et une touffe de che-