Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 5, 1838.djvu/49

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les un message avait été dépêché avec le résultat de cette étrange aventure, arrivant à l’instant même, prirent lady Emma entre elles deux, et tous retournèrent ensemble au château.

Cependant la distance était considérable, et avant d’y arriver, ils éprouvèrent une autre alarme. Les piqueurs qui marchaient en tête de la troupe, firent halte, et annoncèrent à lord Boteler qu’un corps d’hommes armés s’avançait vers eux. Les gens du baron étaient nombreux ; mais ils étaient équipés pour la chasse et nullement préparés pour un combat. Aussi ce fut avec un véritable plaisir que Boteler aperçut sur l’étendard de la troupe armée qui s’avançait, au lieu du chiffre de Gaston, comme il avait quelque sujet de s’y attendre, les armoiries d’un allié, le Fitzosborne de Diggswell, le même jeune lord qui avait assisté au jeu du mai avec Fitzallen de Marden. Le chevalier lui-même s’avança les armes dans le fourreau, et sans lever la visière, informa lord Boteler qu’ayant appris le vil attentat commis sur une partie de sa suite par des misérables assassins, il avait armé une petite partie de ses gens pour escorter Sa Seigneurie et sa troupe jusqu’à Queen-Hoo-Hall. Ayant reçu et agréé l’invitation de les y accompagner, ils poursuivirent leur voyage pleins de confiance et de sécurité, et arrivèrent sains et saufs au château sans aucun autre accident.


CHAPITRE V.


Investigation sur l’aventure de la chasse. — Découverte. — Courage de Grégoire. — Destin de Gaston Saint-Clerc. — Conclusion.

Ils étaient à peine arrivés au château royal de Boteler, que lady Emma demanda qu’il lui fût permis de se retirer à son appartement, afin de se remettre de la terreur qu’elle avait éprouvée. Henri Saint-Clerc se hâta d’expliquer en peu de mots son aventure à l’auditoire, car chacun avait le plus vif désir de la connaître :

« Je n’eus pas plus tôt vu le palefroi de ma sœur, malgré tous les efforts qu’elle faisait pour le retenir, participer avec ardeur à une chasse commencée à pied par le vénérable Grégoire, que je m’élançai sur ses pas dans le dessein de la secourir ; et cette chasse nous entraîna si loin, qu’au moment où les lévriers terrassaient la bête objet de nos poursuites, le son de vos cors ne frap-