Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 7, 1838.djvu/256

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votre appareil, mon sorcier, votre Abracadabra[1], votre fougère de mai, votre verveine,


« Vos crapauds, vos corbeaux, vos dragons, vos panthères,
Votre lune ou soleil et votre firmament,
Votre Latone, Azoch, vos Zernichs ou mégères,
Vos philtres, vos bouillons, et vos autres matières
Qui feraient bien crever un homme en les nommant ?


Ah ! impayable Ben Jonhson[2], paix éternelle à tes cendres, toi qui fus le fléau des charlatans de ton siècle ! qui se serait attendu à les voir revivre dans le nôtre ? »

La réponse que fit l’adepte à cette tirade se trouve dans le chapitre suivant.


CHAPITRE XXIV.

LE PIÉGE.


Clause
Vous connaîtrez alors la perle des mendians du roi. Oui, avant demain vous serez logé ici, je vous le promets ; et vous pouvez m’en croire ; car, si j’existe, je vous jouerai un tour auquel vous ne vous attendez pas.
Le Buisson du mendiant.


L’Allemand, déterminé à profiter de l’avantage qu’il venait de recouvrer par cette découverte inattendue, prit un air imposant et majestueux pour repousser les attaques de l’Antiquaire.

« Meister Oldenpuck, dit-il, tout ceci beut être fort comique et fort sbirituel, mais che n’ai rien à répondre, rien tu tout, à des chens qui ne feulent bas en croire l’évitence de leurs brobres yeux. Seulement je fondrais fous prier, mon pon, généreux et honoré batron, de fouloir pien mettre la main dans la boche troite de fotre feste, et de montrer ce que vous y trouverez. »

Sir Arthur mit effectivement la main dans sa poche, et en tira la petite plaque d’argent dont il s’était servi la fois précédente sous les auspices de l’adepte.

  1. Formule persane employée dans la combinaison des lettres magiques pour guérir les malades. a. m.
  2. La citation qui précède est tirée de l’Alchimiste, par cet auteur. a. m.