Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 9, 1838.djvu/19

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à la fin du statut de 1694, chapitre 61, intitulé : Acte pour l’administration de la justice dans les Highlands. Il y a donc lieu de croire qu’elle fut à dessein présentée sous une forme qui la faisait échapper à l’attention publique.

Cependant il ne paraît pas qu’après la révolution les lois contre le clan aient été exécutées sévèrement ; et dans la dernière moitié du dix-huitième siècle, elles parurent comme oubliées. Des commissaires aux subsides furent choisis parmi la race proscrite de Mac-Gregor ; des jugements de cours judiciaires, des actes légaux furent enregistrés sous le même nom. Cependant les Mac-Gregor, tant que les lois subsistaient au livre des statuts, ne pouvaient reprendre un nom qui leur appartenait par droit de naissance, et ils firent diverses tentatives pour en adopter un autre : ceux de Mac-Alpine ou de Grant furent proposés pour désigner à l’avenir toute la tribu. N’ayant pu s’entendre sur ce point, l’on se soumit au mal comme à une nécessité, jusqu’au moment où le parlement d’Angleterre réhabilita complètement cette race antique par un acte qui abolissait pour toujours les édits de proscriptions qui avaient si long-temps pesé sur elle. Ce statut, si bien mérité par les services qu’avaient rendus à leur roi et à leur pays un grand nombre de gentilshommes de ce clan, ayant été publié, le clan se reconstitua avec toute la ferveur de l’esprit des anciens temps, qui avait rendu si douloureuse pour eux une punition que la plupart des autres sujets de sa Majesté Britannique auraient regardée comme peu importante.

Ils reconnurent John Murray de Laurick, esquire[1] (dans la suite, sir John Murray Mac-Gregor, baronnet), pour représentant de la famille de Glencarnock, comme légitimement issu de l’antique race et du sang des lairds et lords de Mac-Gregor ; en conséquence, ils le proclamèrent leur chef, pour agir en cette qualité en justice et dans toutes autres occasions quelconques. Cet acte fut signé par huit cent vingt-six personnes du nom de Mac-Gregor en état de porter les armes. Pendant la dernière guerre, une grande partie de ce clan forma le régiment du Clan-Alpine, levé en 1799, sous le commandement de leur chef et de son frère le colonel Mac-Gregor.

Après avoir brièvement raconté l’histoire de ce clan, histoire qui offre un rare et frappant exemple du caractère indélébile du

  1. Écuyer. a. m.