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Page:Œuvres de monsieur Nivelle de La Chaussée, 1762, tome 2.djvu/289

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Rosette.

Je sers d’exception.

Doligni fils.

Je sers d’exception.Sois un peu moins secrette.
Le Marquis, par hazard, n’est-il point mon rival ?

Rosette.

Qui ? lui !

Doligni fils.

Qui ? lui !Sa cousine est si belle !…
Il fait profession d’être un galant bannal.
Il peut s’être avisé d’employer auprès d’elle
Ses talens séducteurs.

Rosette.

Ses talens séducteurs.Ils ne produiroient rien.

Doligni fils.

Ses succès ont cent fois couronné son adresse.
Il ne possede que trop bien
L’art de rendre sensible à sa fausse tendresse ;
Et tant de cœurs conquis, bien ou mal-à-propos,
Troublent le peu d’espoir qui pouvoit me séduire.

Rosette.

Comment ! vous érigez ce Marquis en Héros !

Doligni fils.

Comment puis-je en effet balancer ou détruire
Tant d’avantages vrais ou faux ?
Mon malheureux amour m’éclaire.
Il ne faut que chercher à plaire,
Pour connoître tous ses défauts.
Peut-être à tort je la soupçonne ;
Mais pour une jeune personne