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Page:Œuvres de monsieur Nivelle de La Chaussée, 1762, tome 2.djvu/288

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Marianne ayant mis en toi sa confiance…

Rosette.

Que concluez-vous de cela ?

Doligni fils.

Si j’ai plû, tu le sçais.

Rosette.

Si j’ai plu, tu le sçais.Mauvaise conséquence.
Nous ne nous faisons point ces confidences-là.
Voyez donc !

Doligni fils.

Voyez donc !Eh ! que diantre avez-vous à vous dire,
Si l’amour & les cœurs soumis à votre empire
De tous vos entretiens ne font pas le sujet ?

Rosette.

Oh ! ce n’est pas comme vous autres.
Vous avez vos propos, & nous avons les nôtres.

Doligni fils.

Sur quoi roulent-ils donc, & quel en est l’objet ?

Rosette.

Une mode, une étoffe, une robe nouvelle,
Des gazes, des pompons, des fleurs, une dentelle,
Sont d’abord des sujets qui ne tarissent point.
Quand on est en gaieté, quelquefois on y joint
Des historiettes de fille,
Des contes de couvent. Enfin, que sçais-je, moi ?
On parle, on cause, on jase, on caquette, on babille,
Et l’on rit bien souvent, sans trop sçavoir pourquoi.

Doligni fils.

Non, jamais on n’a vû de fille si discrette.