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Page:Œuvres de monsieur Nivelle de La Chaussée, 1762, tome 2.djvu/294

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De ceux que Marianne a soumis à ses lois.

Le Marquis.

Est-il vrai, Doligni ?

Doligni fils.

Est-il vrai, Doligni ?Mais, si j’avois le choix,
J’aimerois mieux ailleurs te voir rendre les armes.

Le Marquis.

C’est être en ma faveur un peu trop prévenu.
(à Rosette.)
Eh ! que lui disois-tu pour calmer ses alarmes ?

Rosette.

Mais nous en étions là, quand vous êtes venu ;
Et j’allois à peu près lui dire, ce me semble,
Qu’il ne peut se fonder aucune liaison
Entre deux cœurs qui n’ont ensemble
Aucun de ces rapports qu’exige la raison.
Il faut sçavoir nous vaincre avec nos propres armes.
S’il se forme entre amans de ces nœuds pleins de charmes,
Que l’amour & le tems ne font que redoubler,
L’étoile n’y fait rien : voilà tout le mystere ;
C’est qu’au moins par le cœur & par le caractere
Il faut un peu se ressembler.
Venons à Marianne.

Le Marquis.

Venons à Marianne.Elle est d’une figure
À faire dans le monde un jour bien du fracas.

Rosette.

Sans doute ; & cependant elle n’en fera pas.