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Page:Œuvres de monsieur Nivelle de La Chaussée, 1762, tome 2.djvu/314

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Rosette.

Ce n’est que depuis peu que son humeur varie,
Qu’il a des volontés, & qu’il vous contrarie.
Il lui sied bien, en vérité !
Il faudroit arrêter cette témérité…
Mais vous auriez la paix, si, pour le satisfaire,
(Aux dépens du Marquis, s’entend,)
Vous vouliez retirer, ainsi qu’il le prétend,
Votre fille du cloître.

Mad. Argant.

Votre fille du cloître.Il est vrai.

Rosette.

Votre fille du cloître.Il est vrai.Pourquoi faire ?
Pour priver Le Marquis de la moitié du bien ?

Mad. Argant.

Et m’empêcher par-là de faire un mariage
Où je vois, pour mon fils, le plus grand avantage.

Rosette.

Affaire de ménage, où l’homme n’entend rien.
Votre dessein n’est pas de l’en laisser le Maître ?

Mad. Argant.

Non vraiment ; si cela peut être,
Je prétends que mon fils ait un brillant état.
Je veux, par les grands biens qui sont en ma puissance,
Suppléer au défaut d’une illustre naissance,
Et que dans le grand monde il vive avec éclat.

Rosette.

Rien n’est plus naturel qu’un si grand sacrifice.
Ce projet vous est cher ; vous l’avez résolu.