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Page:Œuvres de monsieur Nivelle de La Chaussée, 1762, tome 2.djvu/329

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Scène VII.

Mr. ARGANT, Mad. ARGANT.
Mad. Argant.

Vous êtes bien cruel !

Mr. Argant.

Vous êtes bien cruel !Moi ! la plainte est nouvelle !

Mad. Argant.

J’ai cru que vous m’aimiez ; mais vous ne m’aimez point.

Monsieur Argant.

Fort bien. Mécontentez une femme en un point,
Tout le passé s’oublie, & n’est plus rien pour elle.

Mad. Argant.

Oui, je suis une ingrate ; allons, accablez-moi ;
Ne ménagez plus rien. Ah ! que je suis outrée !

Monsieur Argant.

Ma femme, sans courroux, parlons de bonne foi.
Nous convient-il d’avoir une Terre titrée ?
Que diable ! un Marquisat n’a pas le sens commun.

Mad. Argant.

Eh ! pourquoi donc mon fils n’en auroit-il pas un ?
Il n’est pas assez noble, & la Terre est trop chere :
Sont-ce là des raisons d’un homme de bon sens ?
Non, Monsieur ; vous voulez, je le vois, je le sens,
Mortifier le fils, désespérer la mere.
Vous vous lassez de moi.