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Page:Œuvres de monsieur Nivelle de La Chaussée, 1762, tome 2.djvu/364

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Mad. Argant.

Votre fille !Eh ! qui donc ?

Doligni fils.

Votre fille !Eh ! qui donc ?La foudre m’a frappé.
Ah ! ciel ! quelle erreur m’a trompé !

Mad. Argant.

Dans quel trouble vous vois-je ?

Doligni fils.

Dans quel trouble vous vois-je ?Il est inexprimable.
On ne peut être plus confus.
Vous m’accordez sans doute un bien inestimable.
(à son pere, qui lui fait des signes.)
Mon pere, épargnez-vous ces signes superflus :
Je ne puis, mon désordre a trop sçu me confondre.

Mad. Argant.

(à Doligni pere.) (à Doligni fils.)
De grace, laissez donc… Ne pourrai-je sçavoir ?…

Doligni fils.

L’excès de vos bontés ne pouvoit se prévoir :
Je suis désespéré de n’y pouvoir répondre.

Doligni pere, bas, à son fils.

Tu ne sçais pas le bien que tu vas refuser.

Doligni fils.

(à son pere.) (à Mr. Argant.)
Je n’en veux point. L’amour dans mon cœur trop sensible
A mis à votre choix un obstacle invincible.
Ce n’est qu’en me perdant que je puis m’excuser.
J’ai cru qu’il s’agissoit de l’objet que j’adore.