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Page:Œuvres de monsieur Nivelle de La Chaussée, 1762, tome 2.djvu/369

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La Fleur.

Ah ! pauvre malheureuse !

Le Marquis.

Ah ! pauvre malheureuse !Hem !

La Fleur.

Ah ! pauvre malheureuse !Hem !Moi, je ne dis mot.

(On entend quelque bruit.)
Le Marquis.

Va donc voir ce qu’on veut. (seul.)
Va donc voir ce qu’on veut. L’attente est un supplice.
Ah ! si ce pouvoit être un billet d’Arthénice !

La Fleur.

Tenez, c’est un billet joliment tortillé.

Le Marquis, lisant à part.

« Mes résolutions sont prises.
» Venez où vous savez à huit heures précises. »

La Fleur, à part.

Comme il a l’air émoustillé !

Le Marquis, continuant.

« Malgré tous mes parens… la maudite cohorte !…
» Pour vous suivre ce soir, je les tromperai tous.
» Je sens que mon devoir en murmure… Qu’importe ?
» Mais l’on n’est plus à soi, lorsque l’on est à vous. »
Ah ! pour moi quel bonheur, ou plutôt quelle gloire !
Ne perdons point de tems.

(Il tire un écrin de sa poche.)
La Fleur.

Ne perdons point de tems.Quelle est donc cette histoire ?

Le Marquis.

Avec ces diamans va faire de l’argent ;