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Page:Œuvres de monsieur Nivelle de La Chaussée, 1762, tome 2.djvu/399

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Mad. Argant.

Moi ?Sans doute.

Mr. Argant.

Moi ?Sans doute.Eh ! mais, s’il vous plaît,
Qui peut me procurer cet avis à mon âge ?

Mad. Argant.

Vous ne l’ignorez pas.

Mr. Argant.

Vous ne l’ignorez pas.Je ne sçais ce que c’est ;
Je n’en ai, je vous jure, aucune connoissance.

Mad. Argant.

À quoi sert d’affecter cette fausse innocence ?
Eh ! comment voulez-vous que je ne sçache pas,
Ce qu’ici personne n’ignore ?

Mr. Argant.

Voyons, que sçavez-vous encore ?

Mad. Argant.

Que votre fils n’a fait que marcher sur vos pas.
Monsieur, vous lui traciez une route assez belle !
Sans doute il vous sied bien de prendre son parti,
Puisqu’en effet c’est vous qui l’avez perverti !

Mr. Argant.

J’entends ; voilà l’effet d’un rapport infidele !

Mad. Argant.

Eh ! quel moyen, hélas ! de n’être pas séduit
Par l’exemple effréné des foiblesses d’un pere ?
Quel caractere heureux n’en seroit pas détruit ?
Ah ! c’est, de plus en plus, ce qui me désespere.
Qui recevra mes pleurs ? Qui fermera mes yeux ?