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Page:Œuvres de monsieur Nivelle de La Chaussée, 1762, tome 2.djvu/402

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Scène VIII.

MARIANNE, Mad. ARGANT.
Marianne, à part.

Que s’est-il donc passé ? Je vois, sur son visage,
Tous les traits du courroux qui va tomber sur moi.

Mad. Argant.

Approchez… N’êtes-vous point lasse
Du plaisir de semer le divorce en ces lieux ?
N’en pouvez-vous jouir, si ce n’est sous mes yeux ?
Voulez-vous me réduire à vous demander grace ?
Ou faut-il vous céder ? Prononcez entre nous.

Marianne, à part.

Sans doute que j’ai fait rompre ce mariage.

Mad. Argant.

Répondez donc ?

Marianne.

Répondez donc ?Hélas ! je tombe à vos genoux.

Mad. Argant.

Portez ailleurs ce faux hommage.
Levez-vous. Les soupirs, les pleurs sont superflus.
Ce ne sont pas toujours des preuves d’innocence.

Marianne.

Disposez de mon sort. Que voulez-vous de plus ?
N’est-il pas en votre puissance ?
Ordonnez ; & comptez sur une obéissance