Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/355

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être les rois aussi. Je voudrois que vous vissiez présentement Mme Hervart2 ; on ne parle non plus chez elle, ni de vapeurs, ni de toux, que si ces ennemies du genre humain s’en étoient allées dans un autre monde. Cependant leur règne est encore de celui-ci. Il n’y a que Mme Hervart qui les ait congédiées pour toujours. Au lieu d’hôtesses si mal plaisantes, elle a retenu la gaieté et les grâces, et mille autres jolies choses que vous pouvez bien vous imaginer. Je me contente de voir ces deux dames. Elles adoucissent l’absence de celles de la rue Saint-Honoré, qui véritablement nous négligent un peu trop. M. de Barillon se peut souvenir que ce sont de telles enchanteresses, qu’elles faisoient passer un vin médiocre et une omelette au lard, pour du nectar et de l’ambroisie. Nous pensions nous être repus d’ambroisie et nous soutenions que Jupiter avoit mangé l’omelette au lard. Ce temps-là n’est plus. Les grâces de la rue Saint-Honoré nous négligent. Ce sont des ingrates, à qui nous présentions plus d’en-


l’objet d’un commentaire intéressant dans l’Histoire de La Fontaine, de M. Walckenaer, p. 442, édit. de 1824. M. de Bonrepaux étoit alors ministre de France en Angleterre. Voy. Walckenaer, ibid., p. 435 et suiv.

2. Sur les relations de La Fontaine et de Saint-Évremond avec Mme Hervart, voy. notre Histoire, et Walckenaer, loc. cit., p. 439 et suiv.