Page:Œuvres mêlées 1865 Tome I.djvu/543

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Il me semble que, depuis la réformation, dont le désordre des gens d’église a été le prétexte, ou le sujet : il me semble, dis-je, que depuis ce temps-là, on a voulu faire rouler le christianisme, sur la doctrine des créances. Ceux qui ont établi la réformation, ont accusé nos scandales et nos vices, et, aujourd’hui, nous faisons valoir, contre eux, les bonnes œuvres. Les mêmes qui nous reprochoient de vivre mal, ne veulent tirer avantage, présentement, que de l’imagination qu’ils ont de bien croire. Nous confessons la nécessité de la créance ; mais la charité a été ordonnée par Jésus-Christ, et la doctrine des mystères n’a été bien établie que longtemps après sa mort. Lui-même n’a pas expliqué si nettement ce qu’il étoit, que ce qu’il a voulu ; d’où l’on peut conclure qu’il a mieux aimé se faire obéir, que de se laisser connoître. La foi est obscure ; la loi est nettement exprimée. Ce que nous sommes obligés de croire est au-dessus de notre intelligence : ce que nous avons à faire est de la portée de tout le monde. En un mot, Dieu nous donne assez de lumière, pour bien agir : nous en voulons, pour savoir trop ; et, au lieu de nous en tenir à ce qu’il nous découvre, nous voulons pénétrer dans ce qu’il nous cache.

Je sais que la contemplation des choses divines fait, quelquefois, un heureux détachement