Page:Œuvres mêlées 1865 Tome II.djvu/446

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et la ville assiégée par les ennemis. Que si Monsieur le comte n’eût pas été tué, après avoir gagné la bataille de Sedan14, on pouvoit s’attendre au plus grand désordre du monde, dans la disposition où étoient les esprits.

Si Messieurs de l’Académie avoient connu particulièrement M. de Turenne, ils auraient pu voir que l’esprit vaste du cardinal de Richelieu n’avoit aucune recommandation auprès de lui. Ce grand général admiroit cent qualités de ce grand ministre ; mais il ne pouvait souffrir le vaste dont il est loué. C’est ce qui lui a fait dire que le cardinal Mazarin étoit plus sage que le cardinal de Richelieu ; que les desseins du cardinal Mazarin étoient justes et réguliers ; ceux du cardinal de Richelieu plus grands et moins concertés, pour venir d’une imagination qui avait trop d’étendue.

Voilà, messieurs, une partie des raisons que j’avois à vous dire, contre le Vaste. Si je ne me suis pas soumis au jugement que vous avez donné, en faveur de Mme Mazarin, c’est que j’ai trouvé, dans vos écrits, une censure du Vaste, beaucoup plus forte que celle qu’on verra dans ce discours. En effet, messieurs,


14. Louis de Bourbon, comte de Soissons, tué, en 1641, à la bataille de la Marfée, près Sedan, où il commandoit les Espagnols, dans le parti desquels il venoit de passer.