Page:Œuvres poétiques de François de Maynard, 1885, tome 1.djvu/337

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Te rende pitoyable, et bening, et propice,
Maintenant qu’affligé je t’immole mon cœur,
Favorable, oste moy la vie et la douleur.


Scène 2

Cléande, Philis.
Cléande

Quoy mes yeux ? Est-il vray ? ou si ma triste veue
Est par l’object trompeur d’un fantosme deceue ?
Il est donc vray, mes yeux, que Calidon est mort ?
O Amour homicide ! ô cruauté du sort !
Donc un excez d’Amour t’a desrobé la vie ?
Donc pour avoir ton ame à ses loix asservie,
Pour l’ingrate Philis tu meurs à ton resveil ?
Calidon trop fidelle, he ! ton printemps vermeil
Meritoit bien un cours de plus longue duree.

Philis

Ha ! soit trois fois le jour et l’heure bienheuree,
Et bénis tous les Dieux.

Cléande

Et bénis tous les Dieux.Ha ! Philis ce n’est pas
Rendre aux Dieux leur honneur, que donner le trespas.