Page:Œuvres poétiques de François de Maynard, 1885, tome 1.djvu/351

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Tirsis

Helas ! Je suis vaincue.En vain tu me poursuis.

Silvie

Ha ! trop fiere Silvie.

Tirsis

Ha ! trop fiere Silvie.Ha ! cruelle ennemie,
Seras-tu point sensible aux traits de ma langueur ?

Silvie

A la fin, ton Amour triomphe de mon cœur,
Je t’aime, cher Tirsis.

Tirsis

Je t’aime, cher Tirsis.Et moy je te mesprise,
Et ne veux point de toy.

Silvie

Et ne veux point de toy.Donc ce n’est pas feintise,
Doncques tu fuis ingrat, apres que la pitié
A rendu mon vouloir sensible à l’amitié.
Doncques je fuis deceue ; ô ciel ! ô mer ! ô terre !
Que ne suis-je l’object d’un foudroyant tonnerre ?
Ha ! que ne couppes-tu la trame de mes jours,
Imployable destin ? que ne suis-je tousjours