Page:Œuvres poétiques de François de Maynard, 1885, tome 1.djvu/371

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Cléande

Pourquoy tardois-tu tant si tu m’aimois, Silvandre,
Croyois-tu sans souffrir que je peusse t’atendre ?

Silvandre

Las ! c’estoit mon malheur, et non ma volonté ;
Qui m’allait separant de ta douce beauté.
Si je vivois, helas ! ce n’estoit que de larmes,
Affailly nuit et iour d’un million d’alarmes
Qui troubloient mon repos, repos, non, mais mon cœur,
Car loing de toy, ma vie, une triste langueur
Me pressoit tellement, que des plus belles Dames
Les yeux plus beaux m’estoient de mortuaires flames :
Tout m’estoit ennuyeux, fors ton doux souvenir,
Qui seul m’a fait enfin devers toy revenir.

Cléande

Favorable retour qui me redonne l’ame.

Silvandre

Ha ! parolle de miel qui doucement r’enflame
Mon espoir my-esteint.

Tirsis

Mon espoir my-esteint.Jà, des-ja le Soleil
Incline avec le jour aux ombres du sommeil,
Silvandre.