Page:Œuvres poétiques de François de Maynard, 1885, tome 1.djvu/99

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XLII.

Ciel venteux des souspirs qui empoulent mon sein,
Plus sensible à mon dueil que ma belle adversaire,
Cesse de larmoyer, car mon œil tributaire
Donne assez nuict et jour de pleurs à son desdain.

Quand je vois ton beau front et luysant et serain,
Lancer les clairs rayons d’une douce lumiere,
Il me semble de voir ce bel astre germain,
Dont la beauté retient mon ame prisonniere.

Esclairs longs et subtils qui mourez en naissant,
Vous Foudres qui tonnez la nue creuvassant,
Bruyez loin du sejour de ma fiere inhumaine.

Car sensibles aux traits de sa douce beaute,
Regardant de trop pres son aimable fierté,
Vous seriez de sa mort naistre et vivre ma peine.

XLIII.

Je ressant en Amour de si douces attaintes,
Quand je me vois captif de si belle prison,
Que j’avale à longs traits la plus aigre poison,
Qui aux moins amoureux ferat naistre des craintes.

Si les chastes esclairs de ses Idoles sainctes
J’ernisse la vigueur de ma verte saison,