Page:אמרי לב Prières D'un Cœur Israélite (Jonas Ennery, 1848).djvu/619

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ont une bouche et qui ne parlent pas, qui ont des yeux et ne voient pas, des oreilles qui ne peuvent entendre?» (Ps. 115.)

Image bien véritable, portrait bien dégradant de ces malheureux retenus par la fausse honte! Ils ont des oreilles et ils ne veulent pas entendre, ils ont une langue et ils n’osent parler que pour approuver ce qui est contraire à leur opinion; ils ont des yeux et ne voient ni l’indignité de leur conduite, ni la servilité de leurs sentiments.

Ah! si l’on avait cette dignité d’âme, cette noblesse de sentiment que donne la religion et qui honore l’homme à ses propres yeux en lui attirant l’estime de tous, tomberait-on dans ces excès de faiblesse et d’avilissement!

Eh quoi! Israélites, vous les fils aînés de la religion, les dépositaires préférés de la révélation, placés si haut par la main de Dieu, vous descenderiez de ce rang supérieur, vous profaneriez cette auguste qualité! Au lieu de vous armer de courage et de vous déclarer hautement pour le Seigneur, vous le trahiriez, vous le désavoueriez, vous renonceriez à son service pour ramper devant les idoles du monde!

Hélas! ce n’est pas tout encore. La fausse honte en matière de religion conduit à l’infidélité dans la foi. Par une indigne complaisance, on