Formée des membres les plus modérés du Club des Amis de la Constitution, la Société de 1789 était qualifiée « Club de la propagande » par les Actes des Apôtres. Dans l’Assemblée nationale, ces clubistes votèrent généralement avec le côté droit. « Maudit soit, écrivit Camille Desmoulins, l’hérésiarque qui a fondé 89 !… » Mais il ajouta : « Le schisme qui d’abord avait si fort affaibli, paraît aujourd’hui n’avoir que nettoyé l’aire et séparé l’ivraie du bon grain[1] ».
Quant aux Révolutions de Paris, elles reconnaissaient que la Société de 1789 avait de grands noms et de grands talents « qui ne leur en imposaient pas ». M. de Casaux, membre auxiliaire de ce club, y lut des « Réflexions sur la dette dite exigible et sur les moyens proposés pour la rembourser[2]. »
Il suffit de jeter les yeux sur la liste des membres de la Société de 1789, pour comprendre l’accusation portée alors contre les modérés, contre les « Machiavels et les Cromwells modernes », contre « l’aristocratie municipale ». Beaucoup de savants et de littérateurs connus, illustres même, s’y retrouvaient.
Reprenons, d’ailleurs, quelques noms principaux, qui ne sont pas tous sur la liste, mais qui peut-être sont ceux de membres postérieurement acceptés, ou de membres qui sortirent de la Société.
L’abbé Sieyès[3]. | Rœderer. |
L’évêque d’Autun. | Fermont. |
Dupont (de Nemours). | Emmery. |
Desmeuniers. | Crillon (Membre, aussi, du Club de Valois) |
Chapelier. | Lusignan. |
Bailly. | Castellane (Membre du Club de Valois). |
La Fayette (Membre, aussi, du Club de Valois) | Jessé. |
Thouret. | Décretot. |
La Rochefoucauld (Membre du Club de Valois). | Duquesnoy. |
Liancourt (Membre du Club de Valois). | Jaume. |
Buréau-de-Puzy. | Barrère de Vieusac. |
Rabaud. | Coulteux (Membre du Club de Valois). |
Beaumetz. |