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L’âme des frênes blancs habite ton alcôve
Et quand s’éteint l’adieu de la vallée qui meurt
En toi prie une mer d’adorantes rumeurs :
La Nuit s’enchante au parfum pur de tes yeux mauves.

Sous les barivolants trophées des feuilles vertes
L’herbe chante aux baisers de tes yeux agrandis,
D’hymnes d’astres ! la Nuit sublime t’a couverte
Et sur un lit d’asphodèles tu resplendis.

Ta voix amignonnée, comme une voix de femme,
Sanglote avec la source et le lierre amoureux,
Et puis, confie aux fleurs les prières de flamme
Que disent en riant les ramereaux entre eux.


L’été t’a couronnée de roses immolées
Plus grondantes d’azur que celles de Sorrente !
— Ô le murmure des genêts agenouillés
Devant l’humide éclat de ta beauté pleurante !