Page:Abbadie - L’Art de se connaitre soi-meme.djvu/265

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/a pas si loin : nous l’aymons parce qu’U ous a aymés.

Que si l’on veut que nous nous expliquions plus particulièrement dans la : o mparaison qu’on peut faire de la re : onnoiiTance & de Tinterêt à cet égard, nous dirons que laffection que la’reconnoiflànce fait naitre, est plus noble, 8c que celle que Tinterêt produit, est plus forte. La premiere se porte vers. le passé qui est perdu ; au lieu que Tinterêt a pour objet l’avenir, qu’il veut mettre à profit. La reconnoissance ayme même sans esperance : mais Tinterêt espère &’ attend. La reconnoissance ayme le bien pour l’amour de l’intention ; mats Tinterêt ayme l’intention pout l’amour du bien. Enfin les idées du passé qui sont celles de la reconnoissance, se rangent ordinairement parmi les idées usées, abstraites, & qui ne font point lattention la plus forte de nôtre ame j au lieu que les idées du présent qui sont celles de Tinterêt, sont des idées vives, & qui nous interessent trés particulièrement.

II est certain même qu’il y a par cette