Page:Abbadie - L’Art de se connaitre soi-meme.djvu/298

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dure peu, & qu’ils nous laissent un regret durable.

Et certainement la durée est si essentielle au bonheur de l’homme que j’oseray dire, que la felicité même du Paradis seroit peu de chose, s’il étoit possible qu’elle ne durât qu’un instant, & que la felicité du monde seroit quelque chose, s’il étoit possible qu’elle durât toujours. Car la premiere quelque grande qu’elle soit, seroit absorbée par affreuse pensée que nous allons perdre ce qui nous cause une joye infinie, la seconde seroit soutenue par une esperance qui entassant un nombre infini de siecles nous seroit trouver dans la durée des biens ce que nous ne trouverions point dans leur qualité.

Rien n est plus beau dans la speculation que cette description qu’un Poëte Latin fait du bonheur de la vie.

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