Page:About - Causeries, deuxième série.djvu/43

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laissé tomber une tuile : « Mais, étourdis que vous êtes, tous vos plans d’avenir s’en iront à vau-l’eau dès le premier enfant ! » Ils se sont regardés, ils ont regardé la grand’mère, et ils ont ri comme des fous. C’était bien la première fois que cette hypothèse se présentait à eux. « Au fait, a dit la jeune fille, un malheur est si tôt arrivé ! » Et de rire. Là-dessus, elle prend un paquet de forme oblongue qu’on venait d’apporter, elle le dépose sur le giron de la grand’mère et lui dit :

« Le problème est résolu. À vous le poupon, grand’mere !

— Et je le nourrirai, n’est-ce pas, gamine ?

— Fi ! l’horreur ! Est-ce qu’on n’a pas inventé des Bourguignonnes pour allaiter ces monstres-là ?

— J’ai bien nourri ta mère, et ta mère t’a nourrie.

— Eh bien ! ce n’est pas moi qui me laisserai sucer par un crapaud ! » (Historique.)

Quel ménage feront ces gens-là ? Je vous le donne à penser.

Voyez-vous beaucoup de différences entre cette jeune femme et les créatures qui cherchent leur vie autour des lacs du bois de Boulogne ? J’en vois une très-importante, mais une seule : la vertu. Même légèreté, même égoïsme, même vanité, même ignorance, même toilette, même équipage, même