Page:About - L’Assassin, 1890.djvu/29

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
19
SCÈNE TROISIÈME

LECOINCHEUX, sévèrement.

Ne mentez pas à la justice. (Jean et Angélique reculent jusqu’à la droite de l’avant-scène. — Au brigadier.) Ajoutez cette pièce au dossier. (Il lui donne le cheveu. — À Jean.) Allons, mon garçon, je vous crois.

JEAN, rassuré, revient vers le milieu ainsi qu’Angélique.

Oh ! m’sieu, c’est que c’est la vérité, dà, nous sommes à nous arracher les cheveux toute la journée, et dame ! ça tombe un peu partout.

ANGÉLIQUE, bas, à Jean.

Bien ! (Elle passe devant Jean qui remonte au fond. — Haut, avec aplomb.) Du reste, monsieur, on peut dire, sauf votre respect, que les cheveux, c’est comme l’argent, ça ne porte pas le nom de son maître.

LECOINCHEUX.

En effet. Vous me donnez une idée. Angélique !

ANGÉLIQUE.

Monsieur ?

LECOINCHEUX, tirant un billet de banque.

Savez-vous ce que vaut ce chiffon de papier ?

ANGÉLIQUE.

Certainement, monsieur, j’en ai vu souvent à madame. C’est un billet de cent francs.

LECOINCHEUX.

J’ai besoin de changer. Pourriez-vous ?… mais non… Brigadier !

LE BRIGADIER.

Oui, monsieur le procureur du roi.