Page:About - L’Homme à l’oreille cassée.djvu/241

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d’Auguste Pichon, hôtelier, et de Léonie Francelot, mariée en cette ville le 11 janvier 1814 à Louis-Antoine Langevin, sans profession désignée.

« Le nom de Langevin est aussi rare dans le département que le nom de Pichon y est commun. À part l’honorable M. Victor Langevin, conseiller de préfecture à Nancy, on ne connaît que le nommé Langevin (Pierre), dit Pierrot, meunier dans la commune de Vergaville, canton de Dieuze. »

Fougas sauta jusqu’au plafond en criant :

« J’ai un fils ! »

Il appela le maître d’hôtel et lui dit :

« Fais ma note et envoie mes bagages au chemin de fer. Prends mon billet pour Nancy ; je ne m’arrêterai pas en route. Voici deux cents francs que je te donne pour boire à la santé de mon fils ! Il s’appelle Victor comme moi ! Il est conseiller de préfecture ! Je l’aimerais mieux soldat, n’importe ! Ah ! fais-moi d’abord conduire à la Banque ! Il faut que j’aille chercher un million qui est à lui ! »

Comme il n’y a pas de service direct entre Dantzig et Nancy, il fut obligé de s’arrêter à Berlin. M. Hirtz, qu’il vit en passant, lui annonça que les sociétés savantes de la ville préparaient un immense banquet en son honneur ; mais il refusa net.

« Ce n’est pas, dit-il, que je méprise une occasion de boire en bonne compagnie, mais la nature a parlé : sa voix m’attire ! L’ivresse la plus douce à