Page:About - L’Homme à l’oreille cassée.djvu/74

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vement circulaire de l’axe en mouvement rectiligne appliqué aux pistons : la roue, l’excentrique, la bielle, le genou de l’appareil fonctionnaient admirablement et me permettaient de tout faire par moi-même. Le froid ne gênait pas le jeu de la machine et les huiles n’étaient pas figées : je les avais purifiées moi-même par un procédé nouveau fondé sur les découvertes alors récentes du savant français M. Chevreul.

Après avoir étendu le corps sur le plateau de la machine pneumatique, abaissé la cloche et luté les bords, j’entrepris de le soumettre graduellement à l’action du vide sec et à froid. Des capsules remplies de chlorure de calcium étaient placées autour de M. le colonel pour absorber l’eau qui allait s’évaporer de son corps, et hâter la dessiccation.

Certes, je me trouvais dans la meilleure situation possible pour amener le corps humain à un état de dessèchement graduel sans cessation brusque des fonctions, sans désorganisation des tissus ou des humeurs. Rarement mes expériences sur les rotifères et les tardigrades avaient été entourées de pareilles chances de succès, et elles avaient toujours réussi. Mais la nature particulière du sujet et les scrupules spéciaux qu’il imposait à ma conscience, m’obligeaient de remplir un certain nombre de conditions nouvelles, que j’avais d’ailleurs prévues depuis longtemps. J’avais eu soin de ménager une