Page:About - L’Homme à l’oreille cassée.djvu/73

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maux desséchés directement au contact de l’air mouraient plus souvent que ceux qui étaient restés couverts de mousse et d’autres objets mous pendant l’épreuve de la dessiccation.

Ma grande machine pneumatique, son immense plateau, son énorme cloche ovale en fer battu qu’une crémaillère glissant sur une poulie attachée solidement au plafond élevait et abaissait sans peine grâce à son treuil, tous ces mille et un mécanismes que j’avais si laborieusement préparés nonobstant les railleries de mes envieux, et que je me désolais de voir inutiles, allaient donc trouver leur emploi. Des circonstances inattendues venaient enfin de me procurer un sujet d’expériences tel que j’avais vainement essayé d’en obtenir en cherchant à engourdir des chiens, des lapins, des moutons et d’autres mammifères à l’aide de mélanges réfrigérants. Depuis longtemps, sans doute, ces résultats auraient été obtenus si j’avais été aidé de ceux qui m’entouraient, au lieu d’être l’objet de leurs railleries ; si nos ministres m’avaient appuyé de leur autorité au lieu de me traiter comme un esprit subversif.

Je m’enfermai en tête-à-tête avec le colonel, et je défendis même à la vieille Gretchen, ma gouvernante, aujourd’hui défunte, de me troubler dans mon travail. J’avais remplacé le pénible levier des anciennes machines pneumatiques par une roue munie d’un excentrique qui transformait le mou-