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XVI
ÉDUCATION DU PEUPLE

Chacun sait, dit et répète que l’instruction est moins avancée dans l’État du pape qu’en aucun pays de l’Europe. On regrette que la nation la plus intelligente par la grâce de Dieu, soit la plus illettrée par la volonté des prêtres. On la compare à un cheval de noble race réduit à tourner dans un manège, et à moudre le grain avec un bandeau sur les yeux.

Mais les politiques qui règnent à Rome se persuadent que le développement de l’ignorance publique est conforme au principe de l’Église et favorable au maintien de l’État.

Selon eux, ce n’est pas la science, mais la crédulité qui fonde les religions. Un enfant qui sait le catéchisme par cœur est plus agréable à leurs yeux que les cinq classes de l’Institut. « L’étude, disent-ils, est pleine de dangers. Non-seulement elle gonfle le cœur de l’homme, mais souvent elle détruit par le raisonnement les traditions les mieux établies. C’est elle qui a fait tant de tort à l’Église depuis deux ou trois cents ans. Qui pour-