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PAYSAGES

dans tous les arts, mais les derniers représentants du paysage classique, les Paul Flandrin, les Bellet, les Curzon, le laissent un peu trop paraître. On voit dans chacun de leurs tableaux non seulement le mal qu’ils se sont donné, mais encore le temps qu’ils y ont mis. Il est rare que cette peinture si consciencieuse et si savante ne prenne pas les tons gratinés d’un ragoût oublié sur le feu. Voyez le Temple d’Érechthée, de M. de Curzon, et le Ravin de Constantine, de M. Bellet. Voyez aussi la Vallée du Loing, de ce docte et robuste Harpignies.

L’art est tout aussi grand, mais mieux dissimulé, dans des compositions qui semblent s’être faites toutes seules, comme le Retour à la ferme, de M. Léon Flahaut, ou la Récolte des foins, de M. Julien Dupré. M. Flahaut a l’esprit tourné naturellement au grandiose ; les vastes horizons l’attirent ; la profondeur des bois, les ombres flottantes du crépuscule, n’ont pas de mystères pour lui. M. Julien Dupré, qui s’élève à l’horizon de l’art avec tout l’éclat d’un soleil de juin,