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PEINTURE D’HISTOIRE

La Matelda de M. Maignan est élégante et jolie au milieu des fleurs, mais l’artiste n’avait pas besoin de lui sacrifier Dante et Virgile. À quoi bon travestir le grand Gibelin en vieille femme, et pourquoi remplacer le plus beau des poètes romains par une statue d’argile crue et mal modelée ? M. Feyen-Perrin a fait de bons portraits et de jolis tableaux de genre ; son Astarté, inélégante et surchargée de cheveux, nous porte à croire, jusqu’à preuve contraire, que la peinture d’histoire n’est pas son fait. Tableau mal composé : un rocher inutile et gênant ; on passerait par là-dessus si Vénus faisait son devoir, qui est d’être belle. La fo-orme ! dit Brid’oison ; la fo-orme !

Dans la Violation du tombeau de l’évêque d’Urgel, M. Brouillet a dessiné deux bons torses d’homme au milieu d’une composition dramatique dans le goût de Jean-Paul Laurens.

Laurens lui-même expose une petite scène d’Inquisition, l’Interrogatoire, où la violence savamment contenue parle à l’esprit