Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/107

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tu as vu mon frère !… il t’a parlé de moi, des inquiétudes que je lui cause… Que lui as-tu conseillé, misérable ?… Réponds ! réponds ! s’écria la tigresse en furie, levant son poignard sur le malheureux sans défense.

— J’ai dit… oui… balbutia le devin je voulais gagner du temps… grâce, grâce ! je voulais vous sauver !… vous ! ma bienfaitrice !…

— Tu voulais me sauver, dis-tu ?… Était-ce pour me sauver que tu envoyais cette nuit, à mon frère, une réponse avec un paquet de poison qui devait me donner la mort en quelques minutes ?… Les signes dont tu te sers pour correspondre me sont connus, tu le sais[1]

— Je vous jure, princesse, que Culemba est un traître s’il m’a accusé !… On veut me perdre auprès de vous.

— Culemba n’est pas un traître… Culemba est mort… mort comme tu vas mourir !… Il a

  1. Ils avaient alors des signes pour correspondre entre eux, mais ceux des Singhilles seulement ressemblent aux quipos des Indiens.