Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/106

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çait sur le Singhille, de manière à le conduire aux pieds de son idole monstrueuse.

Mané tremblait.

— Pourquoi trembles-tu Mané ?

— Moi, princesse ? Je ne tremble pas !…

— C’est le froid de la peur qui te fait trembler ainsi, malheureux ! Qu’as-tu fait depuis le coucher du soleil ?…

Mané balbutia ; ses yeux ne voyaient plus.

— Ne veux-tu pas me dire ce que tu as fait depuis le dernier coucher du soleil que tu as vu ?…

Mané s’appuyait contre l’autel, il ne pouvait parler, mais son agitation était si forte, qu’on voyait les draperies flottantes de mousseline qui l’entouraient se soulever sous la palpitation de son cœur.

— Tu ne veux par parler, dit la princesse, je vais donc le faire pour toi… Hier matin, tu es allé déguisé dans le palais de N-Golam-Bandi, sous le costume d’un Singhille de Loande…