Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/119

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Aussitôt que Zingha apprit la mort qu’elle avait ordonnée, elle s’empressa d’arriver à Cabazzo avec l’armée qu’elle commandait… Elle était adorée du peuple ; elle se fit couronner et reconnaître reine du royaume de Matamba et d’Angola. À peine fut-elle arrivée dans la ville, qu’elle appela autour d’elle tous les Singhilles, dont Culemba lui avait ramené l’amour et la confiance.

— J’ai été égarée un moment par l’amour, dit-elle à haute voix au milieu de la grande place de Cabazzo… Un méchant dieu m’a fait tomber en faute… le Singhille Culemba m’a réconcilié avec nos dieux. Je suis de nouveau les lois et la religion des Giagues. J’abjure la foi de Christ, et je le chasse lui-même de mes états…

Et, détachant un crucifix qu’elle portait à son cou, elle le foula aux pieds en l’injuriant comme on le fait au Japon.

À cette vue, des cris d’ivresse couvrirent sa