Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/124

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nait l’innocente créature, de l’autre elle tire son poignard, et frappant cet enfant : — Je venge sur lui mon offense, s’écria-t-elle, et j’assure mes droits à la couronne. Et, soulevant le cadavre de l’innocente victime, elle le jeta dans la Coanza pour qu’il y servît de pâture aux crocodiles du fleuve.

— J’ai fait ce que les Singhilles m’ont ordonné, dit-elle… qui osera murmurer contre leur arrêt ?…

Et regardant autour d’elle avec des yeux étincelans de fureur, elle semblait défier tous ses ennemis et les braver… mais nul n’osa parler. Le peuple courba sa tête et se soumit en frémissant à une femme si redoutable… et puis elle en était aimée… Elle montrait une âme où la gloire était maîtresse des autres passions… elle était grande comme souveraine !… elle était grande comme femme gouvernant un grand peuple… Il la suivait dans ces routes où son nom était proclamé, même dans les