Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/125

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

parties les plus civilisées de l’Europe… et sa gloire rejaillissait sur eux.

Blessée au cœur dans une première passion d’amour, on peut présumer de l’amertume qui influa sur le reste de sa vie. Cette femme, que rien ne pouvait adoucir, eut un moment cependant où la vertu pouvait tout obtenir d’elle par la voix de l’homme qu’elle aimait… par lui elle aurait aimé la vertu, par lui elle aurait aimé le bien… elle l’aurait fait… Elle l’adorait comme le nègre sait aimer quand son intelligence est illuminée du feu sacré de l’amour ! Zingha aimait don Pedro avec son âme, avec son cœur, avec son imagination, avec tout ce qu’elle avait de puissance !… Cet amour, dans lequel elle ne s’était même pas plongée tout entière, qui ne l’avait même pas enivrée des dernières voluptés, avait été pour elle comme le paradis fermé devant nos premiers pères… Elle songeait parfois au bonheur d’être la femme de don Pedro, de s’enivrer à loisir