Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/127

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tère qui, par la suite, aurait fait d’elle une grande reine, une femme comme Christine ou comme Élisabeth. Zingha était une créature des plus supérieures.

Quelques années s’étaient écoulées depuis cet événement, et Zingha, toujours en guerre avec les Portugais, avait contre eux un sentiment que ne comprenaient pas ceux qui la jugeaient ; parce que cet amour, oublié depuis long-temps par tous, vivait encore au cœur de cette femme avec désespoir !… lorsqu’un jour elle apprit que don Pedro avait épousé dona Maria Dacaha, une de ses cousines, jolie comme un ange, et dont il était épris. Dona Bianca était morte de douleur de cet amour trahi. Aussi la pauvre jeune fille n’avait pu supporter ce qui avait retrempé le courage de Zingha… Celle-ci était morte, l’autre avait revêtu la peau du tigre pour être invulnérable. Jamais sa fierté n’avait ressenti l’outrage qu’elle croyait avoir reçu. Don Pedro, blessé de l’apparente légèreté