Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/128

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de Zingha, blessé surtout de son mariage, mais révolté de son crime en voyant couler le sang de cet enfant, don Pedro, qui toujours l’avait aimée, s’en détacha pour toujours. Elle n’était plus chrétienne, il fallait même la quitter pour l’éternité… Aussi les souvenirs de cette année passée si doucement à Loando, il fallait tout jeter dans un bûcher, en faire un auto-da-fé et l’offrir à Dieu pour toujours. Cette dure rupture fixa le sort de Zingha.

— Tout est fini pour moi, dit-elle à Cuma. Mais il me reste un bien vaste champ, je vais l’exploiter…

On a vu que son plan avait toujours été de faire un grand peuple de celui d’Angola et de Matamba. Elle avait un projet dans l’avenir pour lequel les Portugais lui devaient être utiles. Mais maintenant il lui fallait lutter avec les peuples de l’Afrique. Cette savante combinaison, où elle détruisait un mal par l’autre, où elle fortifiait un bien par l’autre, est une