Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/136

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gha, poursuivie par le régiment du vice-roi lui-même, ne lui échappa que par l’extrême agilité de sa course. Parvenue jusqu’à la Coanza, large fleuve du Congo, elle s’y jette, le traverse à la nage, suivie de six ou sept cents soldats et de la plus grande partie de ses officiers et de ses femmes, qui jamais ne la quittaient, et aborde dans une île qu’elle reconnaît bientôt, et dont le nom seul devait la faire frémir : c’était l’île de Dangij, celle où son malheureux frère était mort empoisonné par elle, et où était son tombeau. Zingha tressaillit d’abord, mais bientôt elle devint sereine, et faisant appeler les Singhilles, elle leur déclara sa volonté. Il fallait remonter le moral de l’armée… il le fallait, ou tout était perdu. Mané, qui lui était dévoué, fit parler l’esprit de N-Golam-Bandi pendant cette nuit terrible, où Zingha, au moment d’être prise par les ennemis, n’eut qu’à choisir entre la mort ou le déshonneur.