Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/135

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prend une de ses flèches les plus aiguës, et frappe au front un jeune soldat près de don Pedro, et, le regardant avec une expression qui lui rappelle des jours à jamais perdus, elle se dérobe à lui dans la foule de ses soldats. Mais elle renvoie Cassangé et Cuma pour qu’ils le protègent. Voir don Pedro frappé, soit au front, soit au cœur, Zingha ne peut sans mourir s’arrêter à cette pensée.

Le reste du jour elle ne fut plus à elle. La bataille, qui d’abord s’offrait avec d’heureuses chances, tourna au revers au coucher du soleil, et, avant la nuit, les troupes de Zingha, enfoncées, entourées par celles du vice-roi, se mirent à fuir de toutes parts, et laissèrent le champ de bataille libre. Jamais don Pedro n’avait eu un tel bonheur dans les armes depuis leur séparation.

Si nous pouvions l’emmener prisonnière à Loando !… disait-il avec transport, que de beaux jours nous resteraient encore !… Zin-