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ner l’altération, et lui dire brusquement : Vous avez pleuré, je ne veux pas de larmes !

Marina le craignait, et entourait sa mère de ses bras caressans.

— Ma mère, lui disait-elle après le départ de Koricka, ne pleure pas. Si cette couronne d’or dont on me parle te fait tant de peine, je n’en veux pas : garde-la pour le frère que j’aurai peut-être, moi je resterai auprès de toi.

Wanda pleurait toujours, mais moins amèrement. Ces douces paroles, dites par la voix fraîche et pure de cette enfant chérie, étaient pour elle tout le bonheur qu’elle eût à espérer sur cette terre.

— Oui, mon enfant, je vivrai pour toi, répétait-elle souvent ; je veux du moins vivre pour toi !…

Mais la volonté n’était pas suffisante dans une âme comme celle de Wanda, où la douleur, premier sentiment, brisait chaque jour un des liens qui l’attachaient à la vie. Tous les ma-