Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/186

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

de dévotion, il remit le soin du gouvernement aux mains de Boris Godonoff, président du conseil, qui avait bientôt frappé de nullité cette sorte de pentarchie et gouvernait seul la Moscovie sous le titre de régent. Il avait alors trente-deux ans ; il était habile, et ses talens lui donnaient toute l’assurance pour être un jour le premier de l’empire. Son ambition n’avait aucune borne… et toutes les routes lui étaient ouvertes. Celle du trône était la plus belle, il la suivit, et lorsqu’il vit qu’entre lui et ce trône il n’y avait qu’un souverain imbécile et un enfant sans appui, il sourit et dit :

— La couronne est à moi…

La czarine, avertie du projet sanguinaire de Boris, trembla pour son enfant. Elle reconnut des assassins dans chaque serviteur placé auprès d’elle et de son fils. De ce moment son enfant ne la quitta plus. La gouvernante, d’abord vendue au meurtrier, puis qui devait commettre l’attentat en donnant du poison au jeune