Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/187

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prince, eut horreur de son crime et refusa son assistance. Les sicaires avaient à lutter dans l’exécution de cet horrible crime contre leur propre pitié et la surveillance d’une mère !… Cette jeune victime, ainsi condamnée au matin de sa vie, était un bel enfant, gracieux comme un ange, et adorable de bonté… Sa nourrice joignit ses soins à ceux de sa mère, et continua sa vigilante surveillance sous les yeux de la czarine, qui ne prenait ni sommeil ni nourriture, et ne perdait pas son fils de vue une seule minute. La malheureuse ne vivait plus elle-même !… Son existence était un supplice, une torture, un enfer anticipé. Quelle douleur peut égaler celle d’une mère redoutant l’assassinat de son fils ?…

Mais le tigre était impatient de saisir sa proie. Il avait faim de sa vie, il avait soif de son sang… il ne peut régner si cet enfant vit toujours ; il lui faut sa mort pour régner, comme il faut sa vie à sa mère pour qu’elle vive. Boris mande auprès