Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/208

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pour qui toute place entre la bure et la pourpre était nulle !… Pour lui il n’était que deux couronnes… celle de moine ou celle de czar.

On était alors au printemps de l’aimée 1603. Le temps était beau, les bouleaux revêtaient de nouveau leur robe verte et la campagne reprenait sa beauté ; Marina avait demandé à son père de conduire Gregory à un château qu’il possédait près de Sandomir, sur les bords de la Vistule. Là elle lui prêtait l’appui de son bras pour se promener, lorsque, faible encore, il ne pouvait marcher seul. C’est alors qu’il lui montrait son âme ; et cette âme était belle et pure, et remplie de tout ce qui pouvait attacher à lui avec tendresse.

— Pour moi, disait-il à Marina, la vie ne m’offre que deux demeures, un cloître ou un palais.

Et Marina l’écoutait en silence, tandis que de ses yeux humides coulaient des larmes, comme il arrive toujours à une femme dont