Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/301

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

d’une heure pour venir de Paris à Juliers…

— Vraiment !… mais c’est égal, courons…

Et la jeune et ravissante créature, cessant d’être la femme dominée par la passion, fondant tout son être dans un regard, ne pouvant soulever sa tête affaissée sous le poids du bonheur, maintenant joueuse, rieuse, quoique toujours aussi aimante, offrait une autre femme à aimer à celui qui ne vivait que pour elle. C’était bien la même personne, c’était la même taille petite mais élégante ; c’étaient les mêmes épaules d’une carnation fraîche et suave, cette même bouche, ces mêmes yeux, ces cheveux noirs et abondans, lustrés et fins ; c’était entièrement Mathilde enfin, mais Mathilde dans une sœur jumelle, offrant sa ressemblance, et sans donner exactement les mêmes sensations. Ses yeux noirs, vifs maintenant, pétillans d’esprit, rient avec sa bouche, dont les lèvres roses s’entr’ouvrent à chaque instant pour rire et laisser voir deux ran-