Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/310

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de ses larmes !… Mais comme son cœur était éloquent !… Mathilde le sentait aux battemens du sien ; et lorsque enfin, haletante, excédée, elle vint tomber auprès d’Alphonse, elle n’eut pas besoin de lui demander s’il était content, les palpitations qui répondirent aux siennes le lui firent bien comprendre.

Ce trait, qui donne la mesure de la manière dont Mathilde aimait, lui attacha pour jamais un homme qui, avec une âme de feu pour aimer, avait un cœur rempli d’honneur et de noblesse, fait pour apprécier de semblables preuves d’amour. Alphonse proscrit, absent peut-être pour jamais de sa patrie, retrouva tout dans cet amour de femme, qui lui donnait avec elle-même toutes les joies qui embellissent l’existence même d’un indifférent ; veillant sans cesse à ce que rien ne pût le troubler, marchant toujours en avant pour ôter du sentier de sa vie les moindres pierres, les cailloux même qui auraient pu le blesser ; en arrachant les ronces