Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/311

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au risque de se déchirer la main, et faisant tout cela avec ce naturel qu’on cherche vainement et qu’on est si heureux de trouver. Alphonse comprit donc cet amour et le paya de tout le sien ; Mathilde ne connut bientôt plus ni le monde ni ses ennuis ainsi que ses joies ; elle ne vécut que pour son amant, qui, à son tour heureux de pouvoir lui donner sa vie, s’abandonna entièrement à cette passion qui lui demandait son être, et tous deux ne vécurent que l’un pour l’autre…

Madame de Cissey avait un mari dont elle était séparée depuis long-temps. Jeune, jolie, riche, spirituelle, adorée de tout ce qui la connaissait, elle n’avait pu vivre avec son mari, bien qu’il eût des qualités, des vertus même ; mais il ne s’accordait pas avec Mathilde. Sans se haïr, ils ne s’aimaient pas enfin, et une seule différence dans les goûts les plus ordinaires de la vie, on le sait, suffit pour la rendre misérable… Que faire de cette terrible parole, cette